Les masques mahorais

La tradition du M’dzinzano


A l’aéroport de Pamandzi comme dans les villages les plus reculés de Grande-Terre, les femmes mahoraises portent encore volontiers des masques de beauté.

Certes, les maquillages occidentaux lui font désormais concurrence. Surtout auprès de la jeunesse mahoraise branchée de Mamoudzou ou de Dzaoudzi. N’empêche que le voyageur sortant de l’aéroport de Pamandzi ou s’apprêtant à emprunter pour la première fois la barge qui relie Petite-Terre à Grande-Terre ne peut être qu’étonné par le nombre de femmes mahoraises qui arborent encore le fameux M’dzinzano. Notamment le vendredi.

Complément indispensable des bijoux en or, du kishali (châle porté sur la tête ou sur les épaules) et du salouva (vêtement traditionnel coloré qui se porte au niveau de la taille ou de la poitrine ou encore à la manière d’un sari indien), ce masque cosmétique est également connu de certaines ethnies malgaches et des populations de la côte mozambicaine.

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Appliquée sur l’ensemble du visage ou bien sous forme de motifs géométriques en pointillés, cette poudre est obtenue en frottant un morceau de bois de santal sur une pierre de corail qui peut peser trois ou quatre kilos. Mélangée à de l’eau, elle forme une pâte presque liquide qui sera d’autant plus facile à étaler et poser sur les visages.

Le M’dzinzano, dans sa version quotidienne, est d’abord un masque de beauté; le plus souvent de couleur blanche à base de santal clair. D’origine asiatique, répandu dans l’océan Indien, ce bois est d’ailleurs en shimaoré (l’une des deux langues traditionnelles de Mayotte) à l’origine du nom M’dzinzano.
Ce masque quotidien peut également être de couleur jaune en ajoutant du safran au santal blanc, ou rouge en le confectionnant uniquement avec du bois de santal rouge. Il est également utilisé comme masque de soins. Ce qui illustre la connaissance qu’ont depuis toujours les Mahorais des vertus des plantes médicinales. Ainsi, le masque à base d’huile de sésame aux propriétés hydratantes est recommandé contre le vieillissement et les rides. Répartie sur la figure, la poudre de mdjanfar, un arbre de Mayotte, est réputée pour calmer les migraines. Les femmes qui rêvent d’éclaircir leur peau ont recours au noyau d’avocat.

En le complétant par des motifs dessinés sur les mains et les pieds avec du henné, les Mahoraises se parent de M’dzinzanos encore plus sophistiqués les jours de fête. Ainsi, le zuzuca, ce mélange de jasmin, ylang-ylang, mimosa, basilique… est un must lors des mariages.

Parlez shimaore

Entre eux, notamment en brousse, les Mahorais parlent le shimaore. C’est l’’une des deux langues traditionnelles de l’île ; l’autre, le shibuschi étant maitrisé par la partie de la population d’origine malgache. Langue à part entière, le shimaore est enseigné à l’école, utilisé lors de certaines émissions télévisées le soir, RFO diffuse un JT en shimaore.

Ci-dessous, un inventaire de quelques mots usuels et faciles à retenir. A commencer par le plus connu, celui que vous entendrez le plus souvent en pénétrant dans une boutique, dans un hôtel. Par chance, il est aussi le plus facile à retenir.

Entrez : caribou. Bonjour: kwezi. Il y a quelqu’un ? : hodi. Oui : ewa. Non : anhan.

Bonjour : égé. Au revoir : kwaeri. C’est bon : ndjemaz. Quoi ? : tchrini. Monsieur : bwana. Madame : bouéni. Enfant : mwana. Un : moja. Deux : m’bili. Trois : trarou. Dix : kumi.

Aujourd’hui : léo. Demain : méso. Matin : asubuhi. Nuit : uku. Poisson : fi. Riz : zelo. Vache : nyombe. Mer: bahari.