Mayotte - Un peu d'Histoire
L’histoire est en marche. Département français depuis avril 2011, l’île hippocampe, nom donné à cause de sa forme particulière, accélère son développement. Un défi économique aux conséquences sociales et culturelles. Mayotte, 101e département françaisDifficile pour l’automobiliste, fraichement débarqué de l’aéroport de Pamandzi, de se persuader qu’il circule sur les nationales et départementales (pas toutes bitumées) du… 101edépartement français. Pour vous déplacer, Budget Mayotte vous conseille de louez une voiture dans une de ses Agences Budget.
Chaque nuit, des dizaines de clandestins comoriens débarquent sur les plages, mais sur le rocher de Dzaoudzi le détachement de la légion étrangère veille. Quoiqu’interdites par une ordonnance signée en juin 2010, la polygamie et la justice religieuse n’ont pas tout à fait disparu de cette île. Pas plus grande qu’un demi-département de l’hexagone, on y pratique un islam tolérant depuis un millier d’années. Ainsi va Mayotte l’africaine, 220 000 habitants et département français depuis avril 2011. A 8000 km de Paris et 1400 km de La Réunion, mais à peine 400 km du Mozambique et encore moins de Madagascar et des trois autres îles de l’archipel des Comores, cernée par le plus grand lagon fermé du monde, l’île aux parfums comble son retard sur la métropole à marche forcée et à coups de subventions. Au risque d’y laisser son âme et son charme.
Au commencement la population mahoraise est originaire d’Afrique. Elle est métissée au cours des siècles, au gré de l’arrivée des navigateurs indonésiens (venus s’établir à Madagascar et aux Comores il y a plus de 1500 ans), des invasions et de l’installation des commerçants arabes, des razzias incessantes des Malgaches, de l’implantation française… Longtemps, les puissances occidentales ne se préoccupèrent guère de Mayotte et des trois autres îles de l’archipel des Comores. Au début du XIXe, la France s’intéresse aux Comores et à leur position stratégique à l’entrée nord du Mozambique. A l’époque, elle veut renforcer sa présence dans l’océan Indien (les Anglais l’ayant privée de Maurice) et manque de main d’œuvre pour les plantations réunionnaises. Une opportunité apparait : les sultans locaux, en guerre entre eux, lassés de subir la puissance des commerçants arabes et les intrusions malgaches, cherchent un appui. En 1831, le sultan Adriantsouly vend Mayotte à la France. En échange, il demande : une rente annuelle de 1000 piastres, la prise en charge de l’éducation de ses deux enfants à La Réunion, et l’engagement de la puissance coloniale de défendre l’île face aux envahisseurs. Le tour est joué. Moins d’un demi-siècle plus tard, la France contrôle les trois autres îles des Comores : Anjouan, Mohéli et la Grande-Comore. Lesquelles sont administrées depuis le rocher de Dzaoudzi, d’où des tensions et jalousies avec Mayotte.
Après la Seconde guerre mondiale, les Comores deviennent un territoire d’outre-mer (TOM), à la différence de Madagascar qui accède au début des années 1960 à l’indépendance. Une perspective que les quatre îles refusent lors d’un premier référendum organisé par le général de Gaulle en 1958, lui préférant un statut d’autonomie interne.
Mais sur le plan institutionnel, les gouvernements successifs s’accordent du temps pour faire évoluer la situation juridique de Mayotte, territoire sans richesses naturelles, très en retard économiquement et alors très différent du mode de vie occidental. Une patate chaude que droite et gauche se transmettent pendant deux décennies. Le dossier ne se décante qu’à partir de 1998 et la rédaction d’un rapport sur les évolutions statutaires nécessaires. La départementalisation est en marche et occupe le débat politique local pendant dix ans. Le 29 mars 2009, via un nouveau référendum, la population se déclare favorable avec une large majorité à « la transformation de Mayotte en collectivité unique, appelée département, régie par l’article 73 de la Constitution, exerçant les compétences dévolues aux départements et régions ». Deux ans plus tard, Mayotte est officiellement un département d’outre-mer (DOM). Et depuis janvier 2014, comme la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe et La Réunion, une région ultrapériphérique. Les fonds européens lui sont ouverts. L’île aux parfums qui affiche un PIB par habitant cinq fois inférieur à celui de la métropole, peut prétendre à une enveloppe de 475 millions d’euros d’aides sur la période 2014-2020 pour cofinancer des projets structurels. Une manne pour la population qui accède progressivement au système social français mais également à sa… fiscalité et à son mode de vie si différent. |